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Chapitre I
« Alors l’asperge ? Toujours étonnée ? » dit-il en s’approchant. - Regarde par le hublot, répondit Angélique… Oups ! J’avais oublié que tu étais un nain de jardin … - C’est fini ces sottises ? » dit une grosse voix. Smobig s’avança et sépara les deux enfants. Son immense silhouette ( trois bons mètres et deux cent cinquante kilos !) se détacha sur le hublot. De longs poils marron striés de gris recouvraient son corps. Une casquette était vissée sur sa tête. Originaire de Smog, la planète des brouillards, Smobig était à la fois le garde du corps, le précepteur et l’extra-ami des enfants. Le haut-parleur les interrompit : « Nous allons arriver sur la station Fersyone du Trou noir. A votre droite, admirez le spectacle d’une météorite aspirée par le fameux trou noir. Ne vous inquiétez pas, la station nous protège de l’attraction. Veuillez attacher vos ceintures pour se poser » . La navette ralentit et accosta sur le port spatial. « Vous pouvez détacher vos ceintures et quitter la navette, sans oublier vos bagages » reprit le haut-parleur. Le trio descendit par l’escalator et gagna le hall d’accueil.
Une foule d’extra terrestres de différentes
galaxies emplissait la
salle. « Regarde celui-là !
s’écria Billy en montrant du doigt. Il
ressemble à un éléphant à deux trompes !
Et celui-là ! On dirait un babouin !
… Et lui ! Il vole avec une hélice, comme
au Moyen-Age ! » Angélique lui mit
la main sur
la - Mais enfin, on peut bien rire un peu, sœurette ! - La politesse, ça s’apprend, mais toi, tu ne pourras jamais, attardé, va ! - Vous n’allez pas recommencer, dit Smobig ». Et il les entraîna vers l’ascenseur...
Chapitre 2 « Hôtel Bellevue, chambre 2001, s’il vous plaît » annonça Smobig. L’ascenseur s’éleva à la vitesse de l’éclair comme d’habitude, atteignit l’hôtel, slaloma dans les couloirs. «Mama mia, je suis verte, j’ai le vertige ! s’exclama Angélique. - VRRR…VROUM …chaud devant ! Comme dans les auto-bousculeuses ! dit Billy en bousculant tout le monde. » … Et la dispute recommença… Quelques minutes plus tard, la machine stoppa brusquement. La porte s’effaça. Ils étaient à l’entrée de leur chambre. Billy se précipita dans la suite pour bondir sur son lit. Malheureusement, il n’avait pas vu la porte transparente qui donnait sur la chambre. Et vlan ! Boum ! Billy se releva à moitié assommé. «Pfff ! Quel idiot ! » ricana Angélique. Les trois amis prirent possession de leur chambre et s’installèrent. « Tout ce voyage m’a creusé l’appétit, dit Smobig. J’avalerais bien deux mammouths avec ses poils et ses défenses ! Allez hop ! Tout le monde au restaurant ! » Smobig et les enfants commandaient leur repas : « Pour moi, des pâtouilles à la Fersyone, une salade de Satraille à l’ancienne, demanda Smobig. - Moi je veux un méterburger avec des frites au fromage centenaire, ordonna Billy. - Excusez-le, monsieur le serveur, il est encore petit, dit Angélique … Moi, je voudrais bien des vers à l’étouffée sauce bolognaise et du sanglier aux olives rouges. - J’ai tout noté, reprit le serveur. »
Celui-ci était originaire de la planète Carolus Magnus. Il était de grande taille avec des jambes comme des piquets. Sa tête plate et chauve était surmontée de deux longues antennes argentées ; ses longs poils de nez lui servaient de moustache. Ses yeux brillaient d’un éclat mystérieux. Ils finissaient leur repas quand Angélique héla le serveur : « Pourriez-vous m’indiquer où se trouvent les toilettes, s’il vous plaît ? - Oui bien sûr Mademoiselle, dit-il d’une voix doucereuse. Veuillez me suivre. » … Angélique referma la porte des toilettes. A l’extérieur, le serveur actionna une manette. Le sol s’ouvrit sous les pieds de la pauvre Angélique. Elle plongea dans le vide, accompagnée d’un ricanement qu’elle reconnut. Puis ce fut le noir …
Chapitre 3 Smobig, pour payer sa note, avait sorti sa carte Mastergalax : « Waou ! Le coup de barre ! Trois cents galacglooks ! C’est un attrape-touristes ici ! -Mais où est donc l’asperge ? reprit aussitôt Billy. - Allons voir ce que fait Angélique. » Ils empruntèrent le couloir qu’avait suivi Angélique quelques minutes auparavant. Les toilettes étaient vides. Deux portes étaient ouvertes et la dernière fermée. « Angélique ? Qu’est-ce que tu fais ? dit Smobig. On va visiter la station ! » Personne ne répondit… « Il y a quelqu’un ? … » Rien ! Aucun bruit ! Les deux amis commençaient s’inquiéter : « Angélique ? » appela Smobig d’une voix forte. - Allez, ça fait plus rire, dit Billy. Allez, je t’en prie, sors … » Toujours aucune réponse… Smobig s’avança d’un pas, l’air décidé. Il appuya son épaule contre le battant et poussa d’un coup sec. La porte se brisa en morceaux qui s’écroulèrent avec fracas. Ils restèrent figés, les yeux écarquillés. La pièce était vide ! Billy montra du doigt le sol : « Là ! Regarde ! Le foulard d’Angélique ! » Ils se baissèrent pour le ramasser. « Il est coincé ! Mais c’est une trappe ! Ma sœur ! On l’a enlevée ! s’exclama Billy. » Peu de temps après, la T.N. Police (police du Trou Noir) était là. Le chef ôta sa casquette et se gratta le crâne. Il se racla la gorge : « Deux disparitions en un seul jour, dans le même restaurant, … ça fait beaucoup. - Deux, mais lesquelles ? s’étonna Smobig. - Et bien, votre amie, et un des serveurs du restaurant. - Comment était-il ? s’écria Billy. - Raoul, viens par ici. » Un des robots-gendarmes s’approcha du groupe. Un écran d’ordinateur apparut sur son torse. Le chef de la police fit défiler plusieurs photos puis s’arrêta sur celle du serveur disparu. « C’est lui, je le reconnais ! s’exclama Billy. C’est bien le serveur qui nous a servis et qui a accompagné Angélique aux toilettes ! Il me semblait bizarre, ce Carolusmagnien ! - Ca m’a tout l’air d’un enlèvement. Un foulard, un serveur volatilisé, une fille disparue, une trappe… , dit le policier en tortillant sa moustache. Ne vous inquiétez pas, nous avons la situation bien en main, vous pouvez rentrer chez vous. Nous vous préviendrons si nous avons du nouveau. » Les deux amis regagnèrent l’hôtel, abattus. Quand ils ouvrirent la porte de leur chambre, un avis de message clignotait sur l’écran du mégatéléfax. Ils se jetèrent sur l’appareil et pressèrent le bouton. Une voix glaciale résonna : « Nous tenons la fille. Si vous voulez la revoir en vie, la capsule ! La fille ne la porte pas, c’est donc l’un de vous deux. Nous vous recontacterons. » Les deux compagnons restèrent ébahis. « La capsule ? … Quelle capsule ? … »
Chapitre 4 Angélique ouvrit les yeux : « Où suis-je ? » Des lumières l’éblouirent. Un léger bourdonnement se faisait entendre. Elle observa attentivement ce qui était autour d’elle. Au-dessus d’elle se trouvait un scanner qui était encore chaud, il venait de servir. La pièce était nue, elle n’était donc pas à l’hôpital. Elle essaya de bouger, mais rien à faire. Ses mains et ses pieds étaient liés par des sangles. Elle se débattit : « Au secours ! A l’aide ! Détachez-moi ! » Une porte s’ouvrit brusquement et deux personnages apparurent. Elle en reconnut un avec surprise, c’était le serveur du restaurant. Le deuxième était un humain. Il s’agissait d’un nain obèse. Il était vêtu d’un smoking de soie blanche, ses chaussures noires étincelaient. Il ôta ses lunettes noires serties de diamants. Ses petits yeux durs fixèrent Angélique. Il ouvrit la bouche : « Bonjour mademoiselle, je me présente. Ricardo Lugino. Vous et vos amis détenez un secret précieux que je désire posséder depuis très longtemps. Voyez-vous, j’ai bientôt 300 ans et je commence à me sentir vieux. - Quel est ce secret ? balbutia Angélique. Et puis pourquoi suis-je attachée ? Détachez-moi ! Et qu’est que c’est cette machine ? ajouta-t-elle en reprenant du poil de la bête. - Je ne vous veux aucun mal, ma chère petite, dit le petit homme. Le scanner vous a analysée, le résultat a été négatif, vous ne portez pas la capsule. - Mais quelle capsule ? s’écria Angélique. - Je vais vous expliquer… » L’explication dura un quart d’heure. Angélique était bouleversée. Elle frissonnait des pieds à la tête. Comment cela était-il possible ? « Ma petite demoiselle, dit l’homme en haussant le ton, je vous ordonne d’appeler vos amis. Racontez-leur cette histoire. Voilà l’appareil. »
Chapitre 5 La sonnerie du mégatéléfax retentit. Smobig et Billy accoururent. Le visage d’Angélique apparut à l’écran. « Angélique ! s’écrièrent-ils d’une seule voix. Où es-tu ? - Je ne sais pas, je suis prisonnière. - Pourquoi t’a-t-on enlevée ? s’inquiéta Billy. C’est cette chose que j’ai sous la peau ? On revient de l’hôpital où on nous a scannés. C’est bien moi qui ai ce bidule à la noix. J’avais toujours cru que c’était un grain de beauté, mais en fait, c’est une capsule. - C’est une longue histoire, répondit Angélique. Cette capsule contient le secret de la vie éternelle. A l’intérieur, il y a un plan qui mène à la planète où se trouve une grotte. Et dans cette grotte, on peut trouver la vie éternelle. - Quoi ? La vie éternelle ? Et comment Billy porte-t-il cela ? dit Smobig. - Rappelle-toi, nos parents ont disparu juste après sa naissance. Mais avant, ils avaient implanté la capsule sous sa peau… - Fini les explications ! les coupa le nain. Je vous propose un marché. Ce soir, à huit heures pile, au quai n° 9 du port spatial. Amenez la capsule et vous retrouverez la demoiselle. » Et l’écran s’éteignit. Les deux amis étaient plus que soucieux. Que faire ? Smobig eut une idée : « Ils veulent la capsule, on va la leur donner. - Mais tu es fou ? - Mais non, nous allons donner une fausse, bien sûr. Mais d’abord, retour à l’hôpital, dit Smobig. - Quoi ? Non, pas l’hôpital ! C’est une vraie boucherie ! Ca empeste le désinfectant ! - Arrête tes enfantillages. C’est juste une petite opération. » A la sortie de l’hôpital, nos deux héros se rendirent rue des Morfleurs et franchirent le seuil d’un magasin où se trouvait une photobjetcopieuse. Ils introduisent une pièce de 0,50 galacglook dans la machine qui s’alluma . Ils ouvrirent le capot supérieur et posèrent la capsule dans l’emplacement copiage. Billy se grattait le bras à l’endroit où était sa nouvelle cicatrice. Une lumière très vive et une capsule identique à la première fut éjectée de l’appareil. Billy l’examina : « Mais, c’est le vrai plan ? - Réfléchis, gros nigaud. C’est un faux ! »
Chapitre 6 La nuit était tombée. Par les baies de la station, on apercevait les étoiles qui scintillaient. Billy et Smobig faisaient les cent pas sur le quai n° 9, au pied de la navette qu’ils avaient louée. Soudain, des phares trouèrent l’obscurité. Une immense Jaguar Jupiter plana lentement et stoppa. La portière arrière bascula et se transforma en un luxueux escalier de bronze, d’or et d’argent. Un énorme cigare apparut, suivi d’un ventre proéminent. Ricardo Lugino descendit de la voiture. Le chauffeur, le Carolusmagnien, fit brusquement descendre Angélique. Tous les trois s’approchèrent de Smobig et Billy. En voyant ses amis, Angélique commença à se débattre. Le chauffeur resserra son étreinte sur son bras. « Bonsoir messieurs. Nous allons pouvoir procéder à l’échange ». Billy ouvrit la mallette qu’il tenait à la main. Il montra la capsule aux malfaiteurs : « Voilà ce que vous cherchez. Et maintenant, détachez ma sœur, dit Billy en haussant la voix. - Laissez-moi l’examiner, reprit Ricardo. Je veux être sûr que vous ne me trompez pas. Il la prit et l’observa attentivement… Traîtres ! Vous nous avez trompés ! Où est la vraie capsule ? Toi ! cria-t-il en s’adressant au chauffeur, attrape le gamin ! » Smobig se pencha et saisit en un éclair Lugino par le col. Au même instant, de son autre main, il attrapa le deuxième gangster par les antennes. Les deux crânes se percutèrent. Smobig desserra ses poings. Les deux bandits s’effondrèrent sur le sol. « Vite, à la navette ! hurla Billy ». Ils se ruèrent vers l’appareil. Angélique sauta par-dessus le chauffeur et atterrit pieds-joints sur le ventre du nain. « Prends ça, grosse brute, dit-elle. Hasta la vista, bouboule ! » Ils entrèrent en trombe dans la navette et décollèrent immédiatement, les propulseurs crachant le feu. La lueur des moteurs diminua jusqu’à disparaître dans l’obscurité de l’espace. Sur le quai n° 9, les bandits se relevaient à grand-peine. Ricardo tâta son énorme bosse. Sa luxueuse veste de soie était déchirée. Sur son gilet s’étalaient deux traces de pied. « Tu vas voir, bouboule ! grogna-t-il. Bouboule n’oublie jamais rien. Vous n’irez pas bien loin. Grâce à ma petite précaution, je vais pouvoir vous suivre. Angélique, ta chaussure contient un émetteur. Où que vous soyez, je vous trouverai, et là… »
Chapitre 7 La navette fonçait dans l’espace. A bord, tout le monde se détendait, le danger était passé. « C’était vraiment trop facile, dit Smobig étonné. Maintenant voyons cette carte. » Ils ouvrirent la capsule, retirèrent la carte puis introduisirent le minuscule plan électronique dans le lecteur. Sur l’écran plasma apparut la galaxie du Serpent, reconnaissable à sa forme de spirale. C’était une galaxie très peu connue, pratiquement pas explorée. L’écran fit un zoom sur une planète dont le nom s’afficha : «Guanizède ! Mais j’en ai entendu parler ! s’exclama Angélique… Papa en parlait souvent à maman quand ils se croyaient seuls. - Je crois qu’on a trouvé vos parents, dit Smobig. Et je crois bien que c’est ce même Lugino qui les a poussés à s’enfuir. Et c’est pour ça qu’ils vous ont confiés à moi, ils vous savaient en danger. - Allons là-bas, dit Billy, retrouvons-les ». Pour aller sur Guanizède, il fallait passer par le trou noir. Presque personne n’avait eu l’idée de franchir cet aspirateur à lumière. Ils entrèrent dans le cercle infernal et furent aspirés à une vitesse bien supérieure à celle de la lumière. Ils avaient l’impression d’être dans une spirale sans fin. La navette vibrait, tournait sur elle-même. « C’est pire que l’ascenseur ! hurla Angélique. - Oh non ! cria Billy. Cette fois, elle va vraiment vomir ! Beurk ! »
Un quart d’heure après, ils ressortaient du trou noir, très loin de la station, en vue de Guanizède. La navette plana au-dessus d’un océan jaune-orangé où nageaient d’immenses méduses vert-fluo avec des tentacules de plusieurs kilomètres de long. Ils se posèrent sur la plage de l’île qu’ils cherchaient. En face d’eux se trouvait un gigantesque volcan éteint. Ils s’équipèrent et atteignirent le sommet en quelques heures. Au-dessous d’eux s’étendait une forêt. Ils descendirent et y pénétrèrent. Devant eux détalaient des animaux étranges, tortues à deux pattes, iguanes violets à trois yeux, oiseaux à six ailes et double-bec, … Tout à coup, ils se trouvèrent à l’entrée de la grotte indiquée par le plan.
Chapitre 8
- Moi non plus, dit Smobig. - Quelle bande de peureux, alors ! ajouta Billy. » Ils débouchèrent dans une immense salle éclairée. Là, flottait une odeur suspecte, lourde et agressive. Des grognements graves se rapprochèrent. Deux monstrueux caméléons rouge-sang surgirent. Billy resta cloué au sol, frissonnant de peur. «J’ai …parlé … trop vite. Je crois … que je …retire …ce que …j’ai dit », bégaya-t-il. Les deux monstres stoppèrent : « Nous sommes les gardiens du secret de la vie éternelle, rugirent-ils. Si vous voulez parvenir à votre but, il faudra résoudre deux énigmes. Si vous échouez, vous nous servirez de nourriture. - On est obligé ? questionna Billy. - Si vous voulez aller jusqu’au bout et si vous voulez rester en vie, bien sûr. - Dépêchons-nous, dit Smobig. - Voilà la première énigme. Mon premier est la griffe de l’aigle. Mon second est un animal orgueilleux. Mon tout rampe et se faufile. - Facile ! dit Billy. Serre ! Paon ! Serpent ! - Bravo, Billy, t’es génial ! s’écria Angélique en le serrant dans ses bras. - Voilà la deuxième, dit l’autre caméléon. Mon premier n’a pas de relief. Certains animaux naissent dans mon second. Mon troisième est le solide parfait, mon tout vous guidera. - Plat ! cria Angélique. - Nid ! dit Smobig. - Sphère ! reprit Billy. - Planisphère ! s’écrièrent-ils en chœur. - Bravo, vous avez réussi. Avant vous, seuls un homme et une femme avaient réussi cette épreuve. Ils sont encore dans la grotte. - J’ai comme un pressentiment, chuchota Angélique. Pourvu que… - Laissez-nous passer, demanda Smobig. » Ils s’enfoncèrent de plus en plus loin sous la terre et débouchèrent sur un lac souterrain. Au milieu du lac, on distinguait une île couverte d’une flore tropicale. Ils empruntèrent une chaloupe qui était amarrée sur la berge et Smobig rama vers l’île. Bientôt, ils aperçurent la silhouette d’un pêcheur, assis sur un rocher. Ils se dirigèrent vers l’homme. Tout à coup, ils reconnurent la personne : « Papa ! cria Angélique, la voix étranglée. Regarde, Billy ! C’est papa ! Attirée par le bruit, une femme sortit d’une cabane et accourut : «Maman ! s’exclama Billy ! Maman ! - Billy ! Mon chéri ! Angélique ! Smobig ! crièrent les parents. L’homme lâcha sa canne à pêche, la femme son outil. Tous deux plongèrent et crawlèrent vers l’embarcation. Smobig leur tendit la main et les hissa à bord. Chacun tomba dans les bras l’un de l’autre. Le bateau tanguait. On entendait des pleurs mélangés à des rires…
Chapitre 9 Les parents n’avaient pas changé. Après le crash de leur vaisseau, ils avaient découvert l’antique et fantastique secret de la vie éternelle. Connaissant le mode de fabrication, ils l’avaient testé sur eux-mêmes et depuis, la vieillesse ne les atteignait plus. Les enfants et Smobig racontèrent leurs aventures à leurs parents. « Ce Lugino, je m’en méfie, dit la mère. Il est hypocrite, malfaisant. Tiens, tiens… J’y pense. C’est bien Angélique qui a été capturée… - Tu as raison, dit le père. Examinons- la ». Smobig sortit des lunettes infra-rouge de sa casquette, les mit et observa Angélique. Les lunettes clignotèrent, un bip se fit entendre. Smobig prit la chaussure des mains d’Angélique, arracha la semelle, retira l’émetteur et l’écrasa sous son talon. Les parents retirèrent la radio intergalactique du sac de Smobig et la déposèrent sur le sol. La mère régla les boutons et les potentiomètres sur « émission universelle ». Puis le père envoya un message dans toutes les directions, attendit quelques minutes puis le rediffusa.
Ils avaient atteint le couloir de sortie. La lumière du soleil les éblouit. Une silhouette, petite et large, les attendait, un cigare dans une main et une arme dans l’autre. « Comme on se retrouve ! Vous voyez, Bouboule est toujours au rendez-vous… Trêve de plaisanterie ! Le secret ou la mort, ricana Lugino. » Il pointa son arme : « Dépêchez-vous ! Je n’ai pas tout mon temps ! - Prenez-le. Après tout, la vie éternelle, cela ne nous intéresse pas, on voit tous ses amis mourir. » La mère tendit la feuille de papier où était écrite la formule. Lugino la lui arracha des mains, l’enfouit dans sa poche et s’enfuit. Toute la famille resta sans réaction... « Ha, ha, ha ! Je suis le maître du monde ! éclata Lugino. » Il leva les bras au ciel, sauta sur place sur le plancher de sa navette en embrassent la formule. Il commença à danser et à chanter. « De la musique ! Vite ». Il alluma la radio. Le jingle de message prioritaire se fit entendre : « Nous interrompons notre programme musical pour le flash du siècle ! Nous venons d’apprendre une nouvelle extraordinairement incroyable ! Le secret de la vie éternelle ! Il y a un quart d’heure, un message provenant de Guanizède, dans la galaxie du Serpent, nous a communiqué la formule de fabrication de la potion de la vie éternelle. Toutes les stations-radio de l’univers connu ont reçu le même message… » Lugino se figea. Sa coupe de champagne se brisa au sol : « Malédiction ! Encore raté ! Impossible ! Je suis maudit ! Pourquoi moi ? Pourquoi moi ? … » Sur Guanizède, c’était l’hilarité. Billy se roulait par terre, Angélique était pliée en deux et tapait du pied. Les parents se tenaient par le cou et pleuraient de rire. Smobig se tapait la tête contre les arbres. Et venant du fond de la grotte, on pouvait entendre les rugissements de rire des caméléons…
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